L’autonomie affecte-elle votre prise de décision?

Le grand besoin d’autonomie qu’éprouvent les humains n’est pas chose nouvelle. Prenez cette étude française datant de 2005 dans le cadre de laquelle on demandait à des passants choisis au hasard de répondre à un questionnaire. On a constaté que le pourcentage de gens qui acceptaient de se prêter à l’exercice quintuplait presque (passant de 10% à 47,5%) lorsqu’on renforçait l’autonomie des participants en leur rappelant qu’ils étaient libres d’accepter ou de refuser de participer. Bref, un sentiment accru d’autonomie influence la prise de décision de manière importante.

À travers les années, le besoin d’autonomie des travailleurs modernes, combiné à leur exode vers les banlieues, a forcé les employeurs à ajuster leurs exigences envers ces derniers. En effet, l’avancement des moyens de communication a fait du télé-travail un lieu commun, permettant ainsi aux employeurs de «bonifier» les conditions de travail des travailleurs tout en augmentant leur efficacité et en réduisant l’espace de bureau nécessaire. Ce faisant, l’appétit autonomiste des travailleurs est assouvi et on favorise une meilleure conciliation travail-famille, donc toute la société y gagne.

Or, comment gérer une situation où les employés profitent un peu trop du télé-travail? C’est la situation dans laquelle s’est récemment retrouvée Yahoo!, qui n’est plus l’ombre de l’étoile filante qu’elle a déjà été. La pdg de l’entreprise, Marissa Mayer, a donc envoyé un mémo aux employés pour leur dire: «d’ici juin, arrangez-vous pour travailler du bureau ou vous ne travaillerez plus ici du tout…»

Plusieurs se sont questionnés sur la sagesse d’imposer une restriction à l’indépendance des employés, surtout lorsque plusieurs études démontrent l’influence de l’autonomie dans un processus impliquant une prise de décision. Mais que faire quand beaucoup trop d’employés optent pour le télé-travail, au point où ça devient carrément nuisible? Comment alors résister à une solution qui semble à la fois simple, évidente et nécessaire? Ce sont des questions auxquelles je n’ai point de réponse, puisqu’en cas d’abus systématique, plus d’un auraient sérieusement considéré l’avenue choisie par Madame Mayer…

Ceci étant dit, pouvez-vous sérieusement imaginer qu’un tel mémo soit envoyé par l’associé directeur d’un cabinet près de chez vous? Moi non plus.

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