Comment s’acheter un allié
Le nouveau premier ministre australien, Anthony Albanese, tente de réparer les pots cassés. Il a récemment dévoilé un généreux accord de compensation avec Naval Group, un groupe industriel français dont le principal actionnaire est l’État français. Cet acte semble annoncer une nouvelle ère pour les relations diplomatiques entre l’Australie et la France.
En effet, le précédent premier ministre australien, Scott Morrison, avait soudainement mis fin à un contrat avec la France, qui était pourtant en préparation depuis environ une dizaine d’années, pour l’achat de sous-marins au montant de 75 milliards de dollars. Le gouvernement Morrison s’est alors joint à une alliance militaire tripartite (« AUKUS ») avec le Royaume-Uni et les États-Unis. Cette volte-face a, évidemment, créé une crise diplomatique entre l’Australie et la France l’automne dernier jusqu’à l’élection, en mai, de M. Albanese.
Ce nouvel accord prévoit un règlement considéré comme étant « juste et équitable » de 746 millions de dollars payables à l’entreprise française, pour compenser la rupture du contrat initial. Les détails sur les clauses pénales contenues au contrat ou sur toutes pénalités payables en cas d’échec de la transaction demeurent flous, mais tous s’entendent pour dire que cet accord est nettement au-dessus de tout montant qui aurait pu y être indiqué. Au total, l’échec du contrat des sous-marins français aura coûté 2,4 milliards $ AUS aux contribuables australiens, aux dires du nouveau gouvernement de ce pays.
La France a pris acte de cet accord. Visiblement satisfait, Sébastien Lecornu, ministre français des Armées, a déclaré : « Ce n’est pas parce qu’un gouvernement dans l’histoire a manqué à sa parole que nous devons oublier notre relation stratégique. »
Le gouvernement de M. Albanese a du travail sur la planche en ce qui concerne le rétablissement de relations diplomatiques et le respect d’ententes visant à assurer la sécurité dans ce coin du monde.