L’échangeur Turcot et son contrat
La semaine dernière, le Ministère des Transports du Québec (MTQ) et Infrastructure Québec ont procédé à la rencontre des firmes intéressées à la construction du projet du nouvel échangeur Turcot. Cette rencontre s’est faite dans le cadre du processus de l’appel de qualification lancé par le MTQ. Il y avait plus de 37 firmes de génie-conseil ou entrepreneurs présentes, dont plusieurs en provenance de l’étranger.
Mais qu’est-ce, au juste, un appel de qualification? Il s’agit d’un processus prévu au Règlement sur les contrats de travaux de construction des organismes publics du Québec où il est permis pour un donneur d’ordre de procéder en deux étapes en vue d’accorder un contrat de construction, et ce principalement afin de pouvoir au préalable qualifier des entreprises sans aborder la question du prix. Cette façon de faire est en fait la seule qui permet au donneur d’ordre de procéder à une évaluation qualitative des entreprises intéressées. Comme le MTQ désire retenir seulement trois firmes avant de passer à la deuxième étape, la sélection de ces firmes doit s’effectuer selon l’annexe prévue à cet effet au Règlement. Celui-ci prévoit, entre autres, que pour chaque critère de qualité demandé, les firmes doivent atteindre un niveau de performance acceptable, lequel correspond à une note de 70% pour chacun des critères. La deuxième étape consiste à obtenir le prix proposé des trois firmes sélectionnées.
En plus de permettre d’évaluer la qualité des soumissionnaires, l’appel d’offre en deux étapes dans laquelle un nombre restreint de firmes est retenu oblige le MTQ à adjuger le contrat à la firme qui obtient le prix ajusté le plus bas. Il s’agit en fait d’appliquer la formule prévue au Règlement pour le coefficient d’ajustement de qualité. Ainsi, plus la note obtenue pour la qualité est élevée, plus le prix, pour fin seulement d’accorder le contrat, est réduit. Le Règlement fait donc en sorte, aussi, de payer plus cher pour une meilleure qualité.
N’ayant pas pris connaissance des exigences reliées à la qualité indiquées dans l’appel de qualification, on ne peut que spéculer sur le profil de la firme recherchée. Sauf qu’en devant effectuer un appel sur le marché international, est-ce que le MTQ va tenir compte de l’expérience pour être en mesure de répondre aux particularités de notre environnement, climatique et … politique! Afin, évidemment, de laisser une place à nos firmes québécoises pour qu’elles profitent un peu des retombées économiques de nos propres impôts. Surtout lorsque c’est notre ministère qui fait les règles du jeu!