Mercer abandonne son projet d’acquisition de Fibrek
Mercer International Inc. (« Mercer ») a annoncé hier que son offre visant l’acquisition de Fibrek Inc. (« Fibrek ») avait expiré le 27 Avril 2012, mettant ainsi fin à une longue bataille judiciaire aux termes de laquelle AbitibiBowater Inc. (faisant affaires sous la dénomination Produits forestiers Résolu) (« Résolu ») est devenue l’actionnaire le plus important de Fibrek.
Les opinions sont partagées sur les mérites respectifs de l’offre initiale de Résolu et des mesures prises par le conseil de Fibrek qui ont permis l’offre supérieure de Mercer. Je laisserai à d’autres le soin de se prononcer là-dessus. Une chose est cependant certaine, cette « saga » aura été l’occasion de saisir les tribunaux de questions fort intéressantes qui demeurent malheureusement non résolues (sans jeu de mots!).
En effet, le Bureau de décision et de revision (le « BDR ») avait émis une ordonnance d’interdiction visant le placement privé en faveur de Mercer précédemment décrit sur ce blogue en distinguant la situation de Fibrek de celle qui prévalait selon le BDR dans l’affaire ARC Equity Management (décision de la commission des valeurs mobilières de l’Alberta), établissant essentiellement qu’un tel placement dans le cadre d’une offre d’achat doit nécessairement se justifier en lui-même à la lumière des besoins de financement importants de la cible, à défaut de quoi il s’agit d’une mesure défensive innapropriée. La Cour du Québec a, en appel, renversé cette décision. (La Cour d’Appel du Québec a par la suite infirmé cette dernière décision, mais pour des motifs autres et sans vraiment ajouter de précisions quant à la détermination au fond du BDR).
La Cour Suprême a malheureusement ultimement refusé d’entendre cette affaire. Je dis malheureusement car celà aurait été une belle occasion de traiter de cette question dans le cadre d’une décision du plus haut tribunal du pays qui aurait aidé à harmoniser les positions des autorités provinciales en matière de valeurs mobilières qui demeurent donc divergeantes sur le sujet.
Il reste maintenant à voir ce que feront les actionnaires de Fibrek qui ne sont pas tenus de déposer dans l’offre de Résolu: vont-ils vendre leurs actions à $1.00 malgré l’évaluation de Fibrek entre $1.25 et $1.40 (selon Fibrek et ses aviseurs financiers) ou demeurer actionnaires dans une corporation effectivement contrôlée par Résolu?
Le suspens n’est pas complètement terminé….