Ottawa resserre d’un autre cran les règles d’emprunt hypothécaire
À peu près à la même date l’année dernière je publiais sur ce site un billet intitulé, « Inquiet de l’endettement croissant des canadiens, Ottawa resserre d’un autre cran les règles d’emprunt hypothécaire ».
Trois nouvelles mesures étaient alors venues modifier les règles de l’emprunt hypothécaire au Canada :
- les prêts hypothécaires garantis par la SCHL auraient dorénavant un amortissement maximal de trente (30) ans, au lieu de trente-cinq (35) ans auparavant;
- Ottawa cessait d’offrir une garantie d’assurance aux différentes formes de lignes de crédit garanties par l’habitation, tel que les marges de crédit hypothécaires; et
- Ottawa réduisait également le montant maximal pouvant être emprunté lors du refinancement d’une hypothèque, lequel montant maximal était ramené de 90% à 85% de la valeur de l’habitation.
Voici maintenant que le gouvernement fédéral resserre, encore une fois, les règles en matière d’emprunt hypothécaire, et ce, en réduisant la période d’amortissement maximale de trente (30) ans à vingt-cinq (25) ans.
Cette annonce fut faite officiellement le 21 juin dernier.
Le ministre des Finances Jim Flaherty a clairement indiqué que cette mesure était prise « pour protéger les investissements des familles canadiennes » et pour « assurer la stabilité à long terme de notre marché hypothécaire ».
Par la même occasion, le ministre Flaherty a annoncé que les propriétaires pourront dorénavant réhypothéquer leur maison jusqu’à concurrence de 80% de sa valeur, au lieu de 85%.
Il semble donc très clair que le gouvernement veux ainsi prévenir une surchauffe du marché immobilier au pays. Ceci semble particulièrement important pour le gouvernement, compte tenu du fait que les taux d’intérêts sont présentement très bas. Il faut ici rappeler que le taux directeur de la Banque du Canada, lequel taux influence les prêts hypothécaires, est présentement à 1%, et ce, depuis le mois de septembre 2010.
Certains observateurs estiment que cette mesure risque fort de se faire sentir dans le parc « locatif »; en effet, logiquement, puisque le financement immobilier sera de moins en moins accessible, plusieurs ménages n’auront d’autre choix que de se retourner vers la location d’un logement; or, étant donné que le parc « locatif » est présentement à la baisse, cette mesure pourrait avoir un impact à la hausse quant aux loyers.
D’un autre point de vu, certains spécialistes de certaines institutions financières affirment que ces changements, récemment proposés par Ottawa, contribueront grandement au ralentissement de la reprise économique du Canada au cours des deux ou trois prochaines années.