La fin pour Dessau?
Le couperet est tombé sur Dessau. L’Autorité des marchés financiers refuse à la firme de génie Dessau, ainsi qu’à l’entrepreneur général Verreault, son autorisation à soumissionner pour des contrats publics. Cette décision, fondée sur la discrétion administrative de l’AMF en vertu de la nouvelle Loi sur l’intégrité en matière de contrats publics (Loi 1), en constituera probablement un premier vrai test.
Chose certaine, elle place assurément Dessau dans une position précaire, de même que ses employés et actionnaires. Dessau et Verreault, c’est plus de 5 000 employés, avec des centaines qui sont aussi actionnaires, et dont 75% du chiffre d’affaires provient de contrats publics. Et cela est sans compter l’effet sur les autres contrats. En effet, pourquoi une grande firme, privée ou à l’actionnariat public, voudrait contracter avec Dessau ou Verreault si l’État juge que la confiance du public est compromise? À mon avis, cette confiance est ébranlée, et ce autant pour les contrats publics que les autres.
La déclaration d’inadmissibilité de l’AMF risque donc d’être fatale pour Dessau. Même si elle est éventuellement révisée ou annulée, légalement ou politiquement, elle aura servi d’exemple. Le coup a été donné, la cicatrice va rester.
Certains concurrents, à l’historique similaire, attendent donc dans le couloir de la mort… D’autres, plus petits, qui n’ont jamais joué la « game » politique, voient s’ouvrir à eux certaines opportunités. Mais sommes-nous à sacrifier une grande partie de notre expertise locale et de mettre à exécution une partie de notre économie à cause de certains individus, certes importants et influents? Combien des 5 000 employés étaient réellement impliqués, ou encore pouvaient réellement dénoncer certaines pratiques?
Nous devrions mettre les vrais responsables en prison et tenter de trouver une solution pour épargner les milliers de personnes, employés et petits actionnaires, actuellement en péril.