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La pratique privée et le déclin de l’entrepreneuriat

Les entrepreneurs n’auraient pas besoin d’équilibre travail-famille. C’est du moins la théorie qu’avance l’auteur d’un article publié hier sur le site de la Harvard Business Review («HBR»). Si le coeur vous en dit, vous trouverez cet article ici. L’auteur y écrit que les entrepreneurs sont différents des autres professionnels, en ce que la passion qui les pousse à exécuter leur vision leur permet de travailler sans relâche. En d’autres mots, leur désir de réussir et de repousser les limites les amène à sauter des repas, des nuits, des soirées en famille, etc.

Selon moi, l’analyse faite par cet auteur est assez juste. Les entrepreneurs sont en effet différents, et plusieurs juristes qui sont également entrepreneurs appartiennent à ce groupe.

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Lors de ma première semaine de pratique, une jeune associée était passée par mon bureau et m’avait dit: «Alex, tu es une petite entreprise. Tes outils sont ton ordinateur, tes téléphones et ton cerveau. Utilise-les pour générer des revenus.» Elle oubliait ma ligne de fax, qui est obligatoire en vertu de la réglementation régissant mon ordre professionnel, mais elle avait raison…

Seul hic, mes profits allaient dans les poches de quelqu’un d’autre au début. Mais supposons que j’étais resté là-bas 5 ans de plus en livrant la marchandise, j’aurais probablement concrétisé mon statut d’entrepreneur juridique en devenant associé. Un juriste en pratique privée est donc entrepreneur(e) ou… entrepreneur(e) en devenir. Mais qu’en est-il du besoin de l’équilibre travail-famille? Étant donné le nombre d’avocats qui travaillent tout le temps, il est assez simple d’arriver à une conclusion similaire que notre ami de HBR, soit que ce besoin n’en est pas un pour tous.

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On entend souvent parler que la culture de l’entrepreneuriat est en déclin au Québec. Est-ce que ce déclin généralisé fait partie des raisons qui poussent les jeunes à fuir la pratique privée après quelques années et y a-t-il un lien causal à établir avec le besoin d’établir un équilibre travail-famille? Si les juristes en pratique privée sont des entrepreneurs et qu’on assiste à un déclin de la culture entrepreneuriale chez nous, qu’est-il possible de faire pour garder les jeunes en pratique privée?

Nos gouvernements tentent de stimuler l’entrepreneuriat autant qu’ils peuvent en offrant toutes sortes de programmes pour faire bénéficier les jeunes gens d’affaires du Québec, mais la profession juridique est presque toujours exclue de ces programmes. S’étendront-ils un jour au monde juridique? Je ne parierais pas là-dessus, mais sait-on jamais…

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